Balade sur un grain de sable
RIVIERES, FLEUVES, ETANGS ET LACS

L’eau douce, qu’il s’agisse de celle des rivières, des torrents, des lacs ou des étangs, contient une concentration moyenne en silice dissoute de vingt milligrammes par litre, ce qui signifie qu’elle est sous-saturée par rapport à la silice amorphe (qu’elle va donc dissoudre), mais pas par rapport au quartz (qu’elle ne pourra pas dissoudre).

Le principal agresseur des cristaux de quartz est donc le transport, au cours duquel ils sont frottés les uns contre les autres. Les parties les plus exposées sont évidemment les arêtes des grains, qui sont affectées de traces de choc à gradient de polissage, ce qui signifie que les plus récentes présentent des contours anguleux et les plus anciennes des contours émoussés, toutes les variantes existant entre ces deux extrêmes. Ces traces sont évidemment d’autant plus grands et nombreux que l’énergie du transport est élevée.

La figure suivante montre une trace ancienne très polie en (1), une trace très récente en (3) et une trace d’âge intermédiaire en (2).

Chocs à gradient de polissage

Le frottement des grains les uns contre les autres conduit évidemment à une arrondissement progressif de leurs arêtes les plus saillantes. La figure suivante montre des diatomées fluviatiles cimentées sur les faces planes et dans les dépressions par des dépôts de silice amorphe et des arêtes propres affectées de traces de choc à gradient de polissage.

Grain fluviatile

Dans les lacs et les étangs, milieux de très basse énergie, les grains ne sont pas brassés, mais au contraire peuvent être tapissés d’argile.

Argiles

Plus ou moins vite selon l’énergie du transport, notre grain s’en va ensuite vers la mer et arrive sur une plage.