a Maison des têtes

Mystères
Microanalyse
Contre expertise
Les mensonges des experts d'état
La "preuve de l'espagnolette"
Les "Oublis" des experts
Des cheveux embarrassants
Traduction libre
Une mission non remplie
Une explosion venue d'ailleurs
Tests sur le terrain
Temoin N° 1
Conclusion

VERSION OFFICIELLE : Maison détruite accidentellement par une explosion due au gaz.

VERITE : Maison détruite accidentellement par un missile perdu.

L’armée, en France, est intouchable. De l’affaire Dreyfus à celle de La Jonque en passant par de multiples autres, les exemples ne se comptent plus. Quand ils sont connus… Car nous avons les preuves qu’en France tout est mis en oeuvre pour dissimuler les bavures militaires. A cet égard, l’affaire de la Maison des Têtes est tristement exemplaire.

Toulon, 15 février 1989, 14 heures 26.

En plein centre ville, la «Maison des Têtes» – ainsi nommée à cause des mascarons de pierre en forme de têtes grimaçantes ornant chacune des fenêtres de la façade principale – s’effondre comme un château de cartes dans un vacarme assourdissant. On retire treize cadavres des décombres et une trentaine de blessés.

L’enquête et les expertises aboutissent incroyablement vite: dès le 17 février, elles concluent que le drame est probablement dû à une explosion de gaz. Le 22, la police fait savoir qu’une des locataires du troisième étage, Madame Wasersrein, était dépressive. Le 25, elle est en mesure d’affirmer que le lieu de l’explosion est bien l’appartement de cette locataire, qui s’y est certainement suicidée.

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MYSTERES

Les familles des victimes, pourtant, se posent des questions. Car comment expliquer :

Que Madame Quicke, expert, n’ait pas eu le droit d’effectuer elle-même les prélèvements sur les lieux ? Ce sont des policiers (non identifiés…) qui lui remettent des échantillons provenant » de deux ou (!) trois endroits » des ruines ! Et le prétendu expert s’en contente !

  • Que les décombres aient été totalement déblayés par l’armée dès l’après-midi du drame ?
  • Que ceux-ci aient été immédiatement répandus sur plusieurs hectares d’une décharge située sur un terrain militaire, et ce sans aucun repérage de la localisation des vestiges ?
  • Que certains cadavres aient été évacués habillés par les pompiers pour être conduits à la morgue, mais soient arrivés nus à destination ?
  • Que ces cadavres soient précisément ceux du premier étage et celui de Madame Waserstein ?
  • Que, sur le corps de Maître Maman, huissier dont l’étude se trouvait au second étage, on ait ôté seulement le pantalon?
  • Que le cadavre de la suicidée, supposé se trouver par définition au coeur même de l’explosion au troisième étage, ait été découvert presque intact ?
  • Qu’au contraire les trois victimes du premier étage, travaillant dans un atelier de prothèse dentaire, soient, eux, en très mauvais état (déchiqueté pour l’un d’entre eux) ?
  • Que, preuves à l’appui, Gaz de France nie farouchement sa responsabilité et rejette absolument l’hypothèse d’une explosion due au gaz ?
  • Que le juge d’instruction ne tienne aucun compte de ces preuves ?

Et bien d’autres éléments pour le moins troublants.

Devant tant de mystères, les familles des victimes demandent en avril 1991 au juge d’instruction, Mademoiselle Cutajar, de faire effectuer des contre-expertises.

Elle refuse.
Les familles font alors appel à Loïc Le Ribault.

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MICROANALYSE

Arrivé sur place, il constate que la Maison des Têtes a été parfaitement nettoyée, pour ne pas dire récurée. Il ne reste apparemment aucun élément exploitable. Par contre, certains parents des victimes ont conservé des souvenirs, notamment une mèche de cheveux d’Alexandra Baille et des bagues de Jean-Marie Taurisano, tous deux morts au premier étage.

Dès son retour, il étudie ces pièces au M.E.B. en appliquant la technique dite «de certitude» qui permet d’identifier sans erreur possible les particules de poudre en associant l’étude de leur morphologie et celle de leur composition chimique.

Quelques jours plus tard, Le Ribault rends ses conclusions : les échantillons analysés sont littéralement saupoudrés de traces de poudre, et leur présence ne peut être expliquée que par l’explosion d’un engin à proximité immédiate des objets et des personnes qui les portaient, c’est à dire au premier étage.

Peu après, il découvre une preuve supplémentaire : Wulfran Dherment, unique rescapé du laboratoire de prothèse dentaire, est resté enfoui sept heures sous les décombres avant d’en être extrait par les sauveteurs. Depuis, il conserve sur un mollet des taches noires affectées d’un phénomène de desquamation constante. En étudiant quelques unes de ces squames, il découvre la présence de particules de poudre encore incrustées dans la peau, ainsi que des traces de titane. Or, dans le laboratoire, on n’utilisait pas de titane ; on sait par contre que ce métal entre dans la composition de certains missiles.

Une nouvelle demande de contre-expertise est donc faite auprès du juge, qui refuse encore, considérant que le rapport de LLR n’est pas concluant. Il est vrai que, selon la loi, un magistrat français tranche et décide «selon son intime conviction»… ou celle de sa hiérarchie.
Enfin, après d’épuisantes démarches, les familles obtiennent satisfaction : en mai 1992, le juge nomme trois experts pour effectuer la fameuse contre expertise : Henri Viellard (laboratoire de police de Paris), Paul Tavernier (Ingénieur de l’armement) et Jean-Jacques David (laboratoire de police de Lyon).

CONTRE EXPERTISE

Ce n’est que le 13 mai 1994 que les experts remettent le document tant attendu : il leur a fallu deux ans pour effectuer (théoriquement, nous allons le voir) le travail que Le Ribault a mis quelques jours à accomplir !

Comme on pouvait s’en douter, les auteurs concluent que l’effondrement de la Maison des Têtes est consécutif à une explosion due au gaz, dont l’origine peut être située avec précision au troisième étage de l’immeuble, évidemment très exactement dans l’appartement de Madame Waserstein…

Conclusions qui ne surprennent personne. Mais la lecture du rapport confirme une terrifiante et scandaleuse manipulation d’Etat.

Car les «experts» non seulement n’ont pas accompli la mission qui leur était confiée, mais ont falsifié ou altéré des données pour en tirer des conclusions conformes à la version officielle.

En voici quelques preuves.

LES MENSONGES DES EXPERTS D’ETAT

(Dans les paragraphes qui suivent, les extraits du rapport des trois contre – experts sont précédés des initiales «VTD»)

Selon les experts, le «phénomène de soulèvement» n’a existé qu’aux 4ème et 5ème étages.

C’est faux.

Madame Noëla Techer déclare (VTD, page 13/37): «Ma fille m’a dit qu’elle était en train d’écrire une lettre quand elle a été projetée en l’air. Je crois même qu’elle est passée par la fenêtre à laquelle elle tournait le dos».

Or, cette demoiselle travaillait au deuxième étage.

Il existe donc au moins une personne qui a été soulevée à ce niveau. Mais elle n’a pas été entendue par la police…

Ce qui n’empêche cependant pas les experts de noter tranquillement : «La projection en l’air de Mademoiselle Marie-Noëlle Techer n’est pas en accord avec les déclarations des autres rescapés du 2ème étage, qui ont mis l’accent sur l’effondrement».

A ce stade, on ne peut que s’interroger sur l’objectivité d’ «experts» qui, d’office, éliminent un témoignage qui semble ne pas leur convenir.

Surtout quand on sait que les autres rescapés du second étage sont au nombre de trois seulement : Monsieur Aldeguer, Madame Belver et Monsieur Amianta.

Or, Madame Belver déclare : «Si je n’ai pas entendu de bruit, (…) par contre (…) j’ai certainement été projetée à l’extérieur : je suis tombée du côté «Place de la Poissonnerie».»

Et Monsieur Amianta, lui aussi, a été soumis au phénomène de soulèvement : «Je me suis senti soulevé avec une très grande force et je suis retombé dans le fauteuil.»

Mais ce témoin, lui non plus, n’a pas été entendu par la police ni par le juge d’instruction…

Trois survivants sur quatre contredisent donc la conclusion des experts, qui ne tiennent aucun compte de leurs témoignages !

Il est donc ainsi démontré que le phénomène de soulèvement a bel et bien été ressenti au deuxième étage.

LA «PREUVE DE L’ESPAGNOLETTE»

VTD, pages 26/37 & 27/37 : «Cette conclusion (c’est-à-dire la localisation de l’explosion au troisième étage) (…) se trouve précisée par la détermination de la provenance de l’espagnolette (de couleur violette, et attribuée pour cette unique raison à une des fenêtres de l’appartement de Madame Waserstein.) et des morceaux de bois recueillis sur la corniche du deuxième étage d’un immeuble (…) à 90 m environ (…) de la «Maison des Têtes». L’examen de ces projections a montré qu’elles provenaient d’une fenêtre de l’appartement (…) occupé par Madame Annette Waserstein, et qui permet de situer avec certitude dans cet appartement le foyer de l’explosion».

L’ennui, c’est qu’on ignore la couleur des espagnolettes de l’appartement de Madame Waserstein, les enquêteurs n’ayant pas jugé utile d’interroger sur ce point les survivants de la «Maison des Têtes»…

Quant aux amis de Madame Waserstein, ils affirment que l’encadrement de ses fenêtres était non pas violet mais… blanc! La police, toutefois, ne les a pas entendus sur ce sujet…

LA COMPARAISON DES BLESSURES DE MADAME WASERSTEIN ET DE MONSIEUR TAURISANO.

Les rapports des médecins légistes indiquent que Madame Waserstein présentait seulement – outre bien sûr les traces d’écrasement observées sur toutes les victimes ensevelies sous les décombres – de simples brûlures superficielles au niveau des membres inférieurs, du visage, des cheveux et du dos des mains.

Le corps de Monsieur Taurisano, lui, était éviscéré, une grande partie de son poumon droit avait disparu, son coeur, éjecté, n’avait pu être retrouvé, son bras gauche était déchiré, l’auriculaire arraché, etc.

Questions :
Comment se fait-il que le corps de Madame Waserstein (troisième étage), supposée être au centre même de l’explosion initiale, soit en relativement bon état ? Comment expliquer que celui de Monsieur Taurisano (premier étage), supposé éloigné de deux étages du foyer de l’explosion, présente des lésions considérables, totalement incompatibles avec le seul phénomène d’écrasement ?

LES » OUBLIS » DES EXPERTS

En étudiant attentivement le dossier de l’affaire (ce que les «experts» étaient supposés avoir fait), on constate qu’ils ont omis de tenir compte de nombre d’observations et de témoignages capitaux.

Les légistes ayant effectué les autopsies écrivent au sujet de Monsieur Taurisano: «Dans l’ensemble des lésions polytraumatiques considérables qui ont causé la mort de la victime, certaines (…) pourraient être de nature à permettre d’évoquer l’éventualité d’un fait explosif survenu à proximité de la victime».

Les «experts» négligent ce rapport…

Madame Quicke elle-même confirme la présence d’une charge explosive très puissante, puisqu’elle avoue dans son rapport : «On a obtenu une réaction générale aux péroxydants extrêmement positive. Et ça nous a trompés, car celle-ci évoquait indéniablement une présence d’explosifs. Mais elle était si forte que seule une charge très puissante aurait pu la provoquer. Quand on s’est aperçus qu’il y en avait autant, on s’est dit qu’on devait forcément trouver des traces d’explosifs quelque part. Et on n’en a pas découvert.»

Autrement dit, Madame Quicke a obtenu la preuve que l’accident était dû à un explosif, mais n’a pu en trouver de traces sur les lieux. Pourtant, souvenez-vous, «des» policiers lui ont remis des échantillons supposés provenir de «deux ou trois endroits» du lieu de la catastrophe…

Il est certain aussi qu’elle en aurait trouvé des traces sur les vêtements des victimes, mais on sait que ceux-ci disparurent entre le lieu du sinistre et la morgue où les cadavres étaient transportés.

Il est vrai que Madame Quicke semble d’un naturel fort peu curieux, puisqu’elle déclare s’être abstenue de lire les rapports des médecins légistes, dont elle ne voit pas l’intérêt !

Et ne juge pas non plus nécessaire d’analyser un dépôt blanchâtre découvert sur la main droite de Monsieur Taurisano et soigneusement prélevé par un légiste, pas plus qu’il ne lui semble utile de déterminer la composition des particules métalliques extraites du corps de cette victime !

Nulle part, dans le rapport, ne sont mentionnées les conclusions officielles de Gaz de France (Rapport de Messieurs Peyrusaubes, responsable du centre G.D.F. de Toulon, et Guillemin, département sécurité de G.D.F) qui prouvent que l’explosion ne peut en aucun cas être attribuée au gaz, mais est probablement due à un explosif !

DES CHEVEUX EMBARRASSANTS

Les conclusions des rapports des 1er décembre 1991 et 16 mars 1992 de Le Ribault étaient formelles : les échantillons portaient des traces de résidus de charge pyrotechnique si nombreux qu’ils en étaient comme saupoudrés.

Or, l’étude critique de ces rapports par les «experts» semble réduire à néant ses conclusions.

VTD, page 34/37) : «Les cheveux de personnes n’ayant apparemment été victimes d’aucune explosion peuvent (…) renfermer les mêmes éléments que les cheveux de Mademoiselle Baille».

Et les «experts» citent des résultats d’analyses concernant divers oligo-éléments qu’on peut trouver dans les cheveux et précisent que ceux-ci «peuvent donc renfermer les mêmes éléments» que ceux que Loïc Le Ribault a trouvé, ce dont il ne disconvient nullement. Mais ce que qu’il a déterminé, lui, ce sont des résidus de charge poyrotechnique formellement identifiés, et non pas dans les cheveux mais à leur surface. Autrement dit, des particules étrangères aux cheveux.

Surtout, les «experts» passent volontairement sous silence un détail capital : comment expliquer la présence de ces mêmes particules sur les bagues de Monsieur Taurisano ?

Etrangement, les «experts» restent muets sur ce point. Ils ne l’évoquent même pas…

TRADUCTION LIBRE

Wulfran Dherment, rescapé du premier étage, raconte ainsi la façon dont il a vécu la catastrophe : «Tout est allé extrêmement vite : Alexandra s’est levée brusquement et a crié «merde !», je me suis tourné une fraction de seconde vers la porte du palier en me protégeant la tête de mes avant-bras et tout a sauté.»

Voilà maintenant comment les » experts » osent interpréter ce témoignage précieux, précis et concis : VTD, page 13/47 : (…) il(Wulfran Dherment ) est entré dans la salle de prothèse, où se trouvaient ses trois camarades à leur poste de travail. Alors qu’ils étaient tous assis, Mademoiselle Baille, comme si elle se rappelait brusquement quelque chose, s’est précipitée vers la «Salle des Plâtres» (…). Pensant qu’elle s’était levée pour lui faire une blague (ndLLR : A ce niveau, les «experts » dépassent de loin le niveau de la malhonnêteté pour atteindre celui de l’abjection.), Monsieur Dherment se lève à son tour et fait un pas vers la sortie. Mais au moment où Mademoiselle Baille franchissait la porte conduisant à la «Salle des Plâtres», il y a eu une explosion (…).»

UNE MISSION NON REMPLIE

Dans la mission donnée aux «experts» figure très clairement la mention «faire toutes recherches, analyses, prélèvements et autopsies utiles à la manifestation de la vérité».

Or, leur rapport se limite exclusivement à une synthèse partiale et à une interprétation orientée de témoignages et de procès verbaux.

Les «experts» n’ont pas effectué la moindre analyse complémentaire, le plus petit prélèvement sur les lieux du drame ou sur les scellés existants, ni une seule exhumation pour autopsie !

Ces opérations, pourtant, étaient à l’évidence nécessaires et indispensables pour la recherche de la vérité.

Car même cinq ans après les faits, et Le Ribault l’a personnellement prouvé de nombreuses fois, celles-ci auraient sans aucun doute possible permis de réunir suffisamment d’éléments pour déterminer avec une certitude absolue les causes de l’explosion de la «Maison des Têtes».

Leur faux rapport traduit donc de la part des » experts » la volonté délibérée de masquer une vérité bien embarrassante. Pire : le magistrat instructeur – supposé connaître parfaitement la totalité du dossier – ne peut pas ignorer que les «experts» mentent, et se trouve donc complice de cette abjection !

Ce qui explique sans aucun doute le choix des «experts»: toutes les lacunes, les erreurs, les fautes commises dès le début des faits sont à l’évidence dues à la police (enquêteurs et L.I.P.S.). Or, parmi les «experts», on compte deux membres des laboratoires de police !

On sait d’autre part que, dès le jour de l’explosion, une rumeur insistante a couru à Toulon, selon laquelle un missile ou un obus de marine aurait pu atteindre l’immeuble par erreur.

Or, le troisième «expert» est… un militaire !

Il n’empêche que ces trois faux scientifiques, malgré eux, citent dans leur rapport des témoignages bien étranges dont ils n’ont sans doute pas saisi la signification.

UNE EXPLOSION VENUE D’AILLEURS

Le chirurgien dentiste Daniel Cohen, penché sur un patient, le dos à la fenêtre, «a vu une vive lueur accompagnée d’une sorte de grésillement (…). Il a eu le temps de se jeter au sol en entraînant son malade avant que l’immeuble ne s’effondre dans un grand bruit d’explosion (…)»

Madame Marie-Ange Guido, qui se trouvait dans le même immeuble que le docteur Cohen, «(…) a entendu un grondement qui s’est amplifié. Puis elle a entendu une explosion. Elle est formelle, celui-ci a commencé lentement pour s’amplifier et, uniquement après, cela a explosé».

Monsieur Hocine Krina, qui travaillait à un crépissage de façade à l’angle de la rue Magnaque, «a senti comme un vent très fort suivi d’une forte explosion. (…) lorsqu’il a entendu le souffle, il a jeté sa pelle et mis ses mains sur les oreilles. Juste après, il y a eu une explosion (…)».

Monsieur Georges Bernard, qui travaillait à la mairie, n’a pas remarqué de bruit quelconque précédant l’explosion. Après, «il n’a pas senti de gaz mais comme une odeur de poudre indéfinissable».

Il apparaît donc indéniable que des témoins proches de l’immeuble ont entendu avant l’explosion un bruit qu’ils qualifient de «grésillements», de «grondement qui s’amplifiait» ou de «souffle».

Et ce phénomène précède à tel point l’explosion que le dentiste se jette à terre avec son client, tandis que l’ouvrier jette sa pelle et se bouche les oreilles ! Souvenons-nous aussi de l’exclamation d’Alexandra Baille («merde!») et du comportement aberrant de Wulfran Dherment qui, au lieu de demander simplement à sa collègue ce qui lui arrive, se précipite vers le fond de la pièce en se protégeant la tête! Tous deux, à l’évidence, on vu quelque chose arriver sur l’immeuble avant l’explosion.

TESTS SUR LE TERRAIN

En dépit du fait que les faux experts d’Etat n’aient pas rempli leur mission – ou plus exactement sans doute parfaitement accompli ce qu’on attendait d’eux -, le juge décide le 13 octobre 1994 de classer définitivement le dossier de la «Maison des Têtes».

Scandalisées, les familles des victimes font appel de la décision de non-lieu, et demandent à Loïc Le Ribault de retourner sur le site de la catastrophe pour y réaliser des prélèvements sous contrôle d’huissier.

Cette fois, LLR a décidé d’utiliser les révélateurs de poudre Sirchie, utilisés notamment par le F.B.I. et Scotland Yard. Le principe est simple : à l’aide d’un vaporisateur, on imbibe de révélateur un papier blanc qui est ensuite posé sur les échantillons. Si ceux-ci contiennent de la poudre (résidus de charge pyrotechnique), le papier vire au rose.

Il se rend à Toulon le 6 février 1995, muni de tubes stériles achetés chez un pharmacien en présence d’un huissier et immédiatement introduits dans une boîte en carton scellée par celui-ci.

Sur place, en présence d’un autre huissier, les scellés sont brisés. Sur les vestiges de l’immeuble, il sélectionne plusieurs endroits où les gravats sont suffisamment compacts pour indiquer l’absence de tout remaniement récent. Avec l’aide de Monsieur Baille et sous les yeux de l’huissier, ils creusent sur une profondeur d’environ dix centimètres pour prélever une vingtaine d’échantillons de poussières, petits objets et débris minuscules.

Il est bien sûr hors de question de faire les tests de révélation sur place, et LLR se rends avec l’huissier chez les parents d’une des victimes pour effectuer le travail.

Surprise : le papier révélateur posé sur le premier échantillon vire immédiatement au rose ! Et puis le second ! Sur un morceau de vitre, le papier vire également au rose sur un point minuscule : un grain de poudre isolé. Sur les deux échantillons suivants, par contre, le papier reste blanc. De toutes façons, Le Ribault est – une fois de plus – fixé : une charge pyrotechnique est bel et bien à l’origine de l’effondrement de l’immeuble.

Les autres échantillons sont conservés intacts pour servir à des contre expertises éventuelles, et l’huissier scelle l’ensemble pour les conserver sous sa responsabilité, ainsi que les produits de révélation et les papiers qui ont viré. Auparavant, il a réalisé de nombreuses photographies en couleurs de toutes les phases de l’opération.

TEMOIN N° 1

Les familles des victimes font une autre démarche et s’adressent à l’émission » Témoin n° 1 » animée sur TF1 par Jacques Pradel. La séquence consacrée à l’affaire de la » Maison des Têtes » est diffusée le lundi 24 avril 1995. A l’issue de celle-ci, de nombreux téléspectateurs téléphonent, dont les identités sont évidemment vérifiées.

Ces témoignages confirment bel et bien qu’un long sifflement (ou grondement, etc.) a précédé l’explosion et qu’après celle-ci régnait sur place une forte odeur de poudre. Des militaires certifient également que des missiles s’égarent parfois dans la nature. Enfin, on apprend que, le matin du drame, France Inter avait annoncé sans plus de détails qu’un «incident» venait de se produire sur un des bateaux américains en route vers le port de Toulon.

CONCLUSION

Compte tenu de toutes les données disponibles, une seule explication peut être donnée au drame de la «Maison des Têtes».

Le 15 février 1989, vingt et un bateaux militaires français et américains, de retour d’exercice en Corse, pénètrent en rade de Toulon au moment précis où s’effondre l’immeuble.

De là à supposer qu’il ait été frappé par un projectile tiré accidentellement par un des navires, il n’y a évidemment qu’un pas, que la Marine, habituée aux bavures, franchit immédiatement.

Fidèle à la tradition d’opacité qui caractérise toute l’armée française en de tels cas, elle mobilise immédiatement tous les moyens dont elle et l’administration disposent pour effacer la moindre trace de l’accident (destruction ou dispersion des pièces à conviction, etc.), comme nous l’avons vu.

Tout est mis en oeuvre pour que l’hypothèse d’une explosion due au gaz soit la seule retenue, alors que c’est impossible, et que personne, jamais, ne puisse imputer l’explosion à un projectile.

Et les truquages, les manipulations, les mensonges, les pressions, les destruction de pièces à conviction, la non réalisation des analyses indispensable, sont telles qu’il est désormais impossible à toutes les administrations concernées par ce scandale (Marine, police, experts d’Etat, justice) de revenir en arrière et de reconnaître la vérité :

A Toulon, le 15 février 1989, à 14 heures 26, la «Maison des Têtes a été percutée au niveau du premier étage par un missile fou