Suite aux pressions de toutes natures exercées par le ministère de l’Intérieur et la D.G.G.N. sur les magistrats et à la lâcheté de ceux-ci, le C.A.R.M.E. est condamné à mort dès 1990, à moins d’y injecter des capitaux dont LLR ne dispose pas pour renouveler tout le matériel et développer les nouvelles recherches que LLR avait en tête.

LLR cède donc la présidence du laboratoire à un financier supposé appliquer ce programme de sauvetage. Mais le premier soin du nouveau Président-Directeur général est de flanquer LLR à la porte puis, une semaine après sa prise de fonction, de s’enfuir à l’étranger en laissant purement et simplement mourir le laboratoire. L’agonie du C.A.R.M.E. durera un an.

Il ferme ses portes au début septembre 1991, après dix ans de gloire.

Sa disparition fait beaucoup de bruit dans la presse. Certaines des oraisons funèbres qu’elle suscite prouvent que les journalistes ont compris les raisons de son assassinat.

Désormais, après l’élimination du C.A.R.M.E., toutes les affaires délicates dans lesquelles l’Etat pourrait (ou est) impliqué sont traitées par des experts d’Etat, payés par l’Etat, faisant travailler du personnel d’Etat utilisant du matériel d’Etat dans des laboratoires d’Etat.

Et les avocats des victimes peuvent toujours demander des contre-expertises ; il n’y a plus aucun problème : celles-ci sont effectuées par des experts d’Etat, payés par l’Etat, faisant travailler du personnel d’Etat utilisant du matériel d’Etat dans des laboratoires d’Etat.

Voilà, tout simplement, pourquoi le C.A.R.M.E. et LLR étaient devenus affaires d’Etat.

Et on peut désormais admirer dans les médias les résultats apportés par cette politique du Tout-dans-l’Etat au service de l’Etat policier qu’est devenu la France.